En art, le nu désigne la représentation du corps humain nu. Le terme « nu », en tant que thème artistique, appartient au vocabulaire des Beaux-Arts depuis le XVIIe siècle. À travers l'histoire il fut le miroir des implications psychologiques, philosophiques et esthétiques du corps dans des sociétés données; cet exercice constamment renouvelé est une tentative qui, par une voie sensible, définit l'être humain, souvent dans son acception « naturelle ».
Plutôt que le sujet représenté lui-même, c'est une forme d’art qui essaie de recréer une image du corps humain, tout en respectant les exigences esthétiques et morales de l'époque, à travers la peinture, la sculpture ou maintenant la photographie. Depuis la préhistoire, la représentation de corps nus est un des thèmes majeurs de l'art. (Wikipédia)

mardi 1 février 2011

Wilhelm von Gloeden

Le baron Wilhelm von Gloeden, (Wismar (Mecklembourg) 16 septembre 1856 - Taormina 16 février 1931) est un photographe allemand.

Biographie.

Wilhelm von Gloeden est l'un des plus grands photographes de nu masculin. Il est aussi l'un des pionniers de la photographie de plein air.

Après avoir étudié l'histoire de l'art à Rostock, il suit une formation de peintre. En 1878, pour soigner sa tuberculose, le Baron von Gloeden se rend, sur le conseil de son médecin, en Sicile à Taormina. Le peintre Otto Geleng qui vit déjà à Taormina lui a parlé de ce lieu paradisiaque. Émerveillé par les paysages siciliens, mais surtout par la beauté sauvage et antique des jeunes paysans et pêcheurs de Taormina, il s'initie à la photographie, aidé aussi bien par les photographes locaux que par son cousin Wilhelm von (ou Guglielmo) Plüschow qui vit à Naples et qui est, lui aussi fasciné par le charme des jeunes Italiens du sud.

Von Gloeden devient rapidement célèbre pour ses clichés d'éphèbes dont les poses sont très inspirées de l'art antique. Il se dégage de ses photographies de nu masculin une puissance érotique peu égalée. Il reçoit la visite d'un autre futur grand photographe du genre, vers 1900, en la personne de Rudolph Lehnert. Très rapidement il devient très apprécié des esthètes de son temps qui lui commandent des clichés: les écrivains Anatole France, Gabriele D'Annunzio, Oscar Wilde, Marcel Proust, Richard Strauss, mais aussi le Kaiser Guillaume II, le Konprinz, Edouard VII, le roi d'Angleterre qui popularisa le nudisme, et même le roi du Siam. Plusieurs de ses photographies sont exposées et publiées dans les plus grands magazines spécialisés. Cela peut sembler surprenant, compte tenu du contexte homophobe de l'époque. Mais, si de nombreuses photographies exhalent le désir homosexuel, elles semblent tolérées du fait de l'alibi de l'héritage culturel grec et surtout, qu'aucun des clichés réalisés par von Gloeden n'est pornographique.

Au début de la guerre en 1914, von Gloeden décide de rentrer en Allemagne. Lorsqu'il revient à Taormina, il a beaucoup perdu de son inspiration et un peu de son goût pour la photographie. Il faut dire que nombreux sont ses modèles qui ont péri à la guerre et que les contraintes des normes sociales sont désormais plus dures. Il meurt en 1931 et repose près de sa sœur dans le cimetière protestant de Taormina. L'un de ses fidèles modèles et ami, Pancrazio Bucini, surnommé Il Moro, hérite du fonds photographique (probablement quelque 7000 clichés). Les documents sont malheureusement saisis par les fascistes en 1933 et 1936, ils en détruisent environ soixante pour cent, et Il Moro est condamné pour détention de photographies pornographiques puis ultérieurement acquitté. Finalement, l'œuvre du Baron est reconnue comme œuvre d'art et son jeune protégé éxonéré. Il parvient à récupérer 800 négatifs environ. À sa mort en 1963, Il Moro les laisse à son fils qui les vend à un antiquaire. Depuis 2000, le fonds von Gloeden se trouve au Musée Alinari de Florence. Les tirages collectionnés durant le 20e siècle par les amateurs du travail de von Gloeden sont heureusement nombreux, tout comme les cartes postales ou catalogues d'exposition.

Son œuvre rencontre encore de nos jours un vif intérêt, notamment dans la communauté homosexuelle. Roland Barthes a préfacé une monographie de von Gloeden. Si aujourd'hui Taormina continue de s'enorgueillir du séjour de von Gloeden, elle n'est plus vraiment ce qu'elle était au temps du Baron Von Gloeden ni des ses heritiers tel Konrad Helbig.


Sources : Wikipédia 
Photos : Gay Art & History

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